Les points clés du scandale du LIBOR entre 2005 et 2009
Le scandale financier du LIBOR
Le scandale engendré par ce qui est actuellement communément appelé le « scandale du Libor » ne manque pas de faire beaucoup de bruit sur son passage… Et c’est le moins que l’on puisse dire au sujet de cette affaire qui, en plus d’impliquer bon nombre de responsables hauts placés dans le secteur financier, a d’ores et déjà aboutie à l’arrestation de trois individus au Royaume-Uni. Comment cela a-t-il pu avoir lieu ? Pour quelles raisons ? C’est ce que nous allons développer au fil de cet article.
Libor : De quoi parle-t-on ?
Libor signifie littéralement en Anglais « London interbank offered rate », on parle alors en Français du taux interbancaire de référence sur le marché londonien. Le Libor représente donc le taux d’intérêt moyen auquel les banques londoniennes se prêtent de l’argent entre elles. Ce Libor est fixé chaque jour à Londres par l’intervalle de seize banques qui se doivent de définir le taux qu’elles jugent comme le plus adapté. Taux qu’elles se devront, par la suite, de remettre àla BBAautrement appeléela British BankingAssociation (soit l’association des banquiers britanniques).La BBA, en partant de l’échantillon remis au préalable par les seize banques en question, rendra à son tour un taux moyen qui se verra mis à la disposition de chacun en fin de matinée (11H45 pour être précis). L’équivalent pour le continent Européen entier répond, quant à lui, sous le nom d’Euribor.
Les origines du scandale financier
Le dit scandale a éclaté suite à une manipulation du Libor orchestrée par certaines banques. Au cœur du procédé sont montrés du doigt les Barclays qui auraient déclarés de faibles taux qui s’avéraient être erronés au lieu de réels taux plus élevés. Il paraîtrait que cette pratique aurait lieu depuis 2005, dans un premier temps avec le seul but, à priori, de créer des taux favorables pour les traders de la banque vis à vis des positions prises par ceux-ci. Puis, en 2008, la manipulation du Libor avait pour but de permettre l’obtention de liquidités en offrant une vision, évidemment erronée, d’une excellente situation financière de l’établissement. Malgré tout, quelques suspicions avaient d’ores et déjà vu le jour en 2007.
De nombreuses autres banques sont concernées par ce scandale comme JPMorgan, Citigroup, UBS, Royal Bank of Scotland, Lloyds Banking Group, Deutsche Bank, HSBC, Rabobank, Sumitomo. En ce qui concernela France, le parquet de Paris aurait entrepris une enquête préliminaire à l’encontre dela Société Généralesuite à la plainte d’une actionnaire. D’autre part, il s’avère que les investigations soient toujours en cours à Bruxelles à l’heure actuelle.
Quelles sont les conséquences de cette manipulation du Libor ?
Plusieurs impacts peuvent être à déplorer dans cette affaire étant donné que les taux en question, outre le fait de définir les prix auxquels les banques s’accordent des prêts, permettent également de régler les prix en ce qui concerne les crédits pour les ménages, les entreprises ou encore les étudiants; le Libor étant référent pour pas moins de 350 000 milliards d’euros de produits financiers tels que les crédits hypothécaires, prêts à la consommation, épargnes… De plus, si le scandale éclate cette fois-ci au niveau dela Boursede Londres, d’aucun peuvent désormais s’avérer plus méfiants et considérer qu’une telle affaire peut très bien se répéter ailleurs dans le monde, voire même à l’échelle internationale. Ainsi, tout cela peut avoir comme conséquence une baisse de la confiance accordée par les acteurs de ce système, ces derniers entrants dans une méfiance exacerbée d’un monde de la finance corrompu.
Les risques encourus par les banquiers concernés
Les banques impliquées dans ce scandale financier risquent fort de se voir sanctionnées par de fortes amendes, à la hauteur de la gravité du cas et de l’importance des sommes en jeu. Ainsi, la banque Barclays s’est déjà vue infligée une sanction à hauteur de 350 millions d’euros. Marcus Agius, le président du conseil d’administration de cet établissement a démissionné suite à ce scandale. Il a également reçu une convocation afin d’être envoyé devant une commission parlementaire britannique devant laquelle il se devra d’expliquer ses rapports avec l’affaire. Les autres cas restent à suivre en ce qui concerne une éventuelle sanction financière à l’encontre des autres établissements bancaires cités précédemment, leur implication et responsabilité demeurant dans un premier lieu à prouver officiellement. Quant à leurs dirigeants, s’il est prouvé qu’ils sont liés de près ou de loin à la manipulation du Libor, ils pourraient vraisemblablement se voir poussés à la démission à la vue de la gravité de l’affaire.
Mais les conséquences de cette manipulation ne s’arrêtent pas là, en effet car le Serious Fraud Office britannique a récemment déclaré l’ouverture d’une enquête criminelle qui pourrait ainsi aboutir à des poursuites pénales, bien que depuis 2008, aucun patron de grande banque ne s’est vu condamné au pénal.
Enfin, une étude indépendante devrait être lancée. Cette dernière ayant pour but d’analyser les méthodes de fonctionnement actuelles du Libor. A savoir que certains avis tendraient plus à mettre en valeur un calcul sur le taux réel en vigueur a défaut du taux hypothétique jusqu’ici rendu pour le Libor qui n’en demeure pas moins un composant fondamental pour le marché monétaire.
FB pour FBBOURSE.COM