Le point d’orgue du Système
Parallèlement, à la création de la Compagnie d’Occident, les activités de la Banque Générale sont florissantes. La Banque ouvre même 5 succursales en province. Les billets émis par la Banque ont été bien adoptés par la population française. La Banque émet même des billets en contrepartie de l’escompte d’effets de commerce et les remboursent quand le débiteur honore sa dette. Ainsi, la nouvelle monnaie et le développement du virement bancaire permettent d’accroître et de faciliter les échanges.
Face à ce succès, le 4 décembre 1718, La Banque Générale devient la Banque Royale véritable institut d’émission dont l’Etat devient le seul actionnaire. Son siége s’établit dans l’hôtel de Nevers, rue de Richelieu. Maintenant, avec ce changement de statut, les billets émis par la Banque sont libellés en livres, véritable monnaie de paiement et non plus en monnaie de compte comme l’écu. Les billets ont donc cours légal. Ils sont remboursés à un cours variable en monnaie métallique.
Sur le début de l’année 1719, La Compagnie d’Occident rachète les privilèges de plusieurs anciennes compagnies coloniales (Compagnies des Indes Orientales, Compagnie de Chine…). En mai 1719, elle change de nom et devient la Compagnie perpétuelle des Indes ou Compagnie des Indes. Pour financer les acquisitions réalisées, le capital est augmenté de nombreuses fois. Law encourage vivement la spéculation sur tous les titres de ses sociétés. Pour cela, lors de chaque nouvelle émission d’actions, John Law propose aux actionnaires souhaitant acquérir de nouveaux titres une prime de 10% s’ils achètent les nouveaux titres via un paiement comptant en espèces. (Ce procédé permet surtout de faire rentrer de l’or dans les caisses de la Compagnie, l’or de Louisiane étant rare…). L’accueil de ses nouvelles actions est à chaque fois enthousiaste. En effet, des spéculateurs professionnels et des coulissiers rémunérés par Law font circuler des rumeurs très positives sur les perspectives et la bonne santé de la Compagnie. Progressivement, sa taille et ses attributions vont augmenter. Durant l’année 1719, La Compagnie a obtenu la prise en charge du fermage et de tous les impôts indirects, ainsi que du recouvrement des impôts directs. Le cours de la Compagnie explosent. Au début des opérations de la Compagnie d’Occident en 1717, l’action était autour de 150 livres. En août 1719, suite aux nombreuses acquisitions et attributions de privilèges, l’action de la Compagnie des Indes dépasse les 2000 livres, pour atteindre prés de 10000 livres en octobre 1719. L’agiotage fait rage. Des fortunes se constituent grâce à la spéculation.
A ce moment, « le système Law » est bien en place et prés de son apogée. Law a proposé d’accroître le système monétaire en émettant du papier monnaie plutôt qu’une monnaie métallique. La Banque Royale est créée à cet effet. Son objectif est de réduire la pénurie monétaire en créant du papier monnaie. Elle émet les billets et garantie leurs conversions en monnaie métallique. Les français ont confiance et l’usage du billet se répand dans le Royaume. Mais, pour continuer à fournir une contrepartie tangible aux billets émis, il faut trouver des ressources. Il crée la Compagnie d’Occident qui deviendra celle des Indes. Celle-ci grâce aux richesses prétendues des colonies et aux mines d’or de la Louisiane renforce la conviction du système. La compagnie peut ainsi assurer son objectif non affiché mais véritable : la gestion de la dette de l’Etat.
Pages : >Page 1 >Page 2 >Page 3 >Page 4 >Page 5