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La Crise asiatique de 1997

1997 : La crise financière asiatique

La crise financière asiatique

On les pensait les fauves de la jungle financière de ce début de la décennie 1990. Qu’on les appelle les « Dragons d’Asie », les « Tigres » ou encore leurs « Bébés Tigres », ils étaient devenus en cinquante ans, les premiers maillons de la chaîne boursière d’Asie du Sud-Est. Rien ne laissait présager le bouleversement qu’ils connurent lors de la crise monétaire de 1997, appelé « Crise asiatique 1997 ».

La monnaie qui ne vaut plus rien

Nous sommes en février 1997. Alors que le rapport prévisionnel de la Banque mondiale se révèle rien de moins qu’un dithyrambe pour la région, la bourse thaïlandaise connaît des turbulences inhabituelles. Rendus frileux par de mauvais chiffres du déficit de la balance commerciale et un fort niveau d’endettement structurel, force investisseurs étrangers qui avaient choisi le pays pour sa vitalité économique se désengagent massivement et brutalement. Le cours de la monnaie chute alors brutalement, subissant un dévaluation record du fait de la fuite des capitaux vers des bourses plus saines. Trop confiantes dans la résistance asiatique et refroidies par cet événement qui vient entacher la réputation de l’eldorado financier d’Asie, les hautes autorités mondiales refusent d’accorder leur aide afin de juguler l’hémorragie financière. Ce qui devait arriver se produit : cette décision tranchée, notamment par l’Europe et les Etats-Unis, porte un coup fatal à la région, entraînant la dévaluation de la monnaie d’autres pays commela Malaisieou l’Indonésie. La raréfaction des capitaux finit par occasionner des dévaluations plus graves : celles des grands Dragons comme la Corée du Sud, Taïwan et les deux villes-affaires de Singapour et Hong Kong.

La traînée de poudre

Cette faiblesse de la valeur monétaire est à l’origine la crise de 1997 : contraintes à l’endettement à taux d’usure pour boucler leur budget, les entreprises sont grandement fragilisées et exposées à la pleine santé financière de leurs concurrentes mondiales. Beaucoup ferment ou opèrent des coupes claires. La maladie du secteur industriel devient en moins de six mois et dans toute l’Asie du Sud-Est celle des banques et des bourses. L’absence prolongée de perfusion d’investissements provoque un effondrement des cours ; la Thaïlande, l’Indonésie et les Philippines sont durement touchées. Les conséquences sociales sont gravissimes : bond vertigineux du taux de chômage dans ces pays depuis plus de soixante-dix ans, émeutiers en colère venus manifester contre une imposition insoutenable, une inflation galopante et un pouvoir d’achat mis à sac. Au début 1998, le cœur financier asiatique est touché par cette gangrène. Séoul, Tokyo, Taipei et Singapour affichent des résultats préoccupants. Le won subit une dévaluation drastique, de l’ordre d’un demi-dollar. Certains pays réaniment leur économie artificiellement en achetant leurs propres actions comme Hong Kong. Singapour, qui n’a plus les moyens d’exporter à bas coût, se déclare même en cessation de paiement. Enfin, les quelques pays par lesquels la crise a débuté sombrent à l’arrivée du printemps 1998, réclamant de toute urgence l’aide internationale.

Une lente résorption

Il faudra compter huit ans pour parvenir à une situation de statu quo ante. Le manque de liquidités des banques dû à la ruée vers les guichets déclenche la survenue sur le marché bancaire de prêts aux taux très élevés et un durcissement de l’entrelac épargnant pourtant d’ordinaire très souple en Asie. Cela rallonge encore le temps nécessaire à la rémission. La scène internationale régit quant à elle trop tard en inondant les bourses asiatiques, rétablissant un début d’actionnariat. En tout, la crise de 1997 a engloutit environ six cent soixante-quinze milliards de dollars.

FB pour FBBOURSE.COM

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