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Le Krach boursier de 1987

Le Krach boursier d'octobre 1987

Le Krach boursier d’octobre 1987

En octobre 1987, l’ensemble des grandes bourses mondiales sont secouées simultanément par un krach boursier d’une rare violence, conséquence de l’entrée du monde la finance dans l’ère de la globalisation et de l’interconnexion.
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Contexte économique et origine du krach boursier de 1987
Les États-Unis ont connu dans les années 1970 une forte poussée inflationniste que les pouvoirs publics vont chercher à limiter. À la fin de l’année 1979, le gouverneur de la banque centrale américaine, Paul Volcker, décide une remontée brutale des taux d’intérêt qui aura pour objectif de limiter l’inflation. Ainsi, au prix de taux d’intérêt très élevés (jusqu’à 19 % pour les taux d’intérêt à court terme), l’inflation diminue jusqu’à atteindre 3.2 % en 1983. Les taux d’intérêt réels permettent également d’encourager les investissements aux États-Unis. Les capitaux du monde entier et particulièrement européen affluent, avec pour effet immédiat l’appréciation du dollar qui revient à partir de 1985 à son niveau atteint en 1971.
C’est cette appréciation rapide et non contrôlée du dollar qui inquiète le gouvernement américain, celle-ci étant très clairement sans rapport avec la réalité économique du pays. En effet, le déficit budgétaire américain est alors très important. C’est pour cette raison que se réunissent à New York le 22 septembre 1985 cinq des sept puissances du G7. Cette réunion donne naissance aux Accords du Plaza qui entraînent une intervention de ces grandes puissances sur le marché des changes afin de ralentir l’appréciation du billet vert. Environ 10 milliards de dollars sont dépensés, entraînant évidemment un recul immédiat (un peu plus d’un an) de la monnaie américaine, qui se retrouve en en fin d’année 1986 à son niveau historique le plus bas de 1979. Malheureusement, le G7 ne contrôle plus le mécanisme qu’il a lui-même mis en place, et une nouvelle rencontre doit être organisée à Paris le 22 février 1987. Sont alors signés les Accords du Louvre qui mettent en place un mécanisme censé mettre un frein à la baisse vertigineuse du dollar.
Cependant, la forte dépréciation du dollar (près de 50%) sert de formidable moteur à l’économie américaine qui connaît alors une forte expansion. Ce boom soudain entraîne immédiatement des poussées inflationnistes. Les acteurs des marchés financiers s’inquiètent, conscients que la banque centrale risque de rapidement intervenir sur les taux d’intérêt. Ainsi, dès janvier 1987 les taux d’intérêt des emprunts nationaux américains augmentent sur le marché obligataire en passant en huit mois de 7% à 9.5%. Les marchés financiers avaient alors anticipé de quelques mois le resserrement de la politique monétaire de la Banque Centrale américaine. Cette politique sera en effet bien appliquée à partir de 1988, par le successeur de Paul Volckher, Alan Greenspan.
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Le krach d’octobre 1987
Les causes structurelles du krach :
- Les cours des actions étaient à l’époque surévaluées. Le PER (price earning ratio) était autour de 20 à la Bourse de New-York
- Le déficit budgétaire américain reste très important et de fait entraîne une ponction importantes des liquidités internationales.
- Le climat économique mondial était incertain. En effet, la campagne électorale américaine en cours fait craindre la mise ne place de mesure protectionniste.
- La problématique de la dette du Tiers monde reste entière.
Le krach d’octobre 1987 sera provoqué par plusieurs informations majeures dans la même semaine: 
- Le 14 octobre les USA annonce un déficit du commerce extérieur pour août 1987 plus important que prévu à 15.6 milliards de dollars. Cette information confirme les marchés dans l’impression que les États-Unis vivent largement au-dessus de leurs moyens et font craindre aux agents un effondrement soudain du système américain.
- Le même jour, le Congrès américain rejette la proposition de déduction des intérêts d’emprunts sur les emprunts contractés pour le rachat de société. Or une partie de la surévaluation de la Bourse américaine est lié aux spéculations des « Raiders ».
- Les taux allemands connaissent une réévaluation. Cette décision unilatérale du gouvernement allemand est très mal perçue outre atlantique. Le secrétaire d’Etat américain au Trésor Mr. Baker annonce que les USA laisseront le dollar se dévalué par rapport au mark, ce qui renforce l’inquiétude des investisseurs.
- Des incertitudes planent en outre sur le Golfe Persique et donc sur l’économie mondiale après le torpillage par les Iraniens d’un cargo américain. Reagan annonce pendant le week-end du 17/18 octobre des représailles possibles.
Ces annonces, conjuguées à l’augmentation des taux d’intérêts sur le marché obligataire marquent un coup de frein brutal sur les marchés financiers. En effet, les obligations de l’état américain, plus sures et désormais plus rentables, prennent le pas sur les actions et affectent de fait l’investissement. Dès le 14 octobre 1987, les marchés financiers commencent à baisser. Le 16 octobre le Dow Jones perd 4 % dans la journée. Les systèmes informatiques utilisés à l’époque amplifient la panique en accentuant la volatilité des cours et en gonflant la baisse des cours (accumulation d’ordre dans les systèmes et incapacité de ceux-ci de les exécuter – les ordres électroniques ont même été bloqués pendant plus de 2 heures le mardi 20 octobre à la Bourse de New-York). À l’ouverture le lundi matin, la pression baissière ne s’est pas stabilisée et les investisseurs cherchent toujours à se désengager du marché des actions. Durant ce lundi noir, 19 octobre 1987, Le Dow-Jones perdra 22.6%. Sur les journées du 19 et 20 octobre 1987, plus de 600 millions de titres sont échangés, (soit environ 3 fois plus que le nombre de titres échangés habituellement) et plusieurs centaines de millions de dollars disparaissent. Le krach de New-York se répercute immédiatement sur toutes les places financières mondiales. La panique provoque la panique… Au cours du mois d’octobre 1987, les vingt-trois plus grandes bourses mondiales sont touchées, enregistrant en moyenne -25% de baisse. Ainsi, sur le mois d’octobre 1987 l’indice boursier de Hong-Kong perd -45.8 %, celui de la Grande-Bretagne perd -26.4 %, celui de la Bourse de Toronto 22.5%…
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Les conséquences du krach boursier de 1987
La particularité du krach boursier de 1987 fut l’absence de conséquence de long terme sur l’économie réelle.
Contrairement à leur réaction en 1929, les banques centrales, et la FED en particulier, annoncent immédiatement leur volonté si nécessaire de refinancer les banques. Ainsi dès le 20 octobre 1987, la banque centrale américaine injecte des liquidités sur le marché bancaire pour éviter la paralysie.
Le pouvoir gouvernemental déduit de ce krach la nécessité de créer des « coupe-circuits » sur les marchés financiers. L’idée est de pouvoir bloquer toute négociation autour d’un titre si la valeur de celui-ci a augmenté ou diminué trop soudainement. Ce mécanisme sera mis en place dès 1988.
Le krach boursier aura également pour effet l’ouverture du débat sur le rôle du « computer trading » dans la crise. En effet, le krach du lundi noir fut partiellement expliqué par la multitude de stops envoyés par les systèmes informatiques, qui sans être capables de réfléchir à la situation, ont réagi brutalement en vendant leurs portefeuilles. Pour autant les experts soutiennent que les systèmes informatiques ne sont pas responsables de ce krach puisque des marchés financiers non informatisés ont également été touchés. D’autant, plus que les volumes générés par les transactions électroniques à l’époque ne représentaient qu’à peine 10% des volumes d’échanges de la place américaine et ces programmes étaient essentiellement utilisés à New-York et non sur l’ensemble des places boursières.
Enfin, le krach de 1987 fut un indicateur sérieux de l’interdépendance entre les trois marchés : marché des changes, marché des taux d’intérêt et marché des actions. En effet, cette crise a montré comment un bouleversement sur l’un des marchés provoquera mécaniquement des répercussions à moyen-terme sur les deux autres.
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FB pour © FB BOURSE.COM
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Sources:

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