« Cette défaveur qui s’attache au travail manuel et au travail commandé n’est d’ailleurs pas un trait caractéristique de la bourgeoisie française moderne ; il se rencontre partout où il y a des castes ou des classes. Toute supériorité de rang social se traduit et s’exprime par le pouvoir de se faire servir, et cela moins pour s’éviter de la peine que pour marquer son rang : car il faut qu’il soit reconnaissable, et, s’il se peut, au premier coup d’œil. »
Edmond Goblot, La barrière et le niveau. Etude sociologique sur la bourgeoisie, 1925
« Le travail n’entraîne l’accumulation des capitaux que s’il est lié à des vues d’avenir. Pour que les hommes s’imposent le travail prolongé et l’abstinence, au lieu de vivre au jour le jour, il faut qu’ils soient assurés de disposer des biens qu’ils auront épargnés et d’en disposer après eux comme de leur vivant. »
Clément Colson, Cours d’économie politique (livre I), 1924-1928
« La meilleure estimation que je puisse hasarder est que toutes les fois que vous économisez cinq shillings vous privez un homme de travail pendant une journée. »
John Meynard Keynes, Essais sur la monnaie et l’économie, 1923-1931
« Ce qu’il faudrait dire plutôt c’est que les maux dont on se plaint n’ont rien de spécial aux machines. Tout progrès économique, qu’il s’agisse d’invention mécanique ou de mode nouveau d’organisation du travail, ne peut avoir pour effet que de rendre inutile une certaine quantité de travail. Tel est l’effet de ce qu’on appelle d’un nom, si souvent répété depuis peu, la « rationalisation du travail », c’est-à-dire une organisation plus économique de la main-d’œuvre. »
Charles Gide, Principes d’économie politique, Livre I-La production, Part.1, Chap.I.3, 1931
« Pour réaliser ses fins, et principalement pour satisfaire aux nécessités de son existence, tout être qui vit est forcé d’accomplir un certain travail. La graine elle-même fait effort pour soulever la croûte de terre durcie qui la recouvre et venir respirer l’air et la lumière. L’huître, attachée à son banc, ouvre et referme ses écailles pour puiser dans le liquide qui la baigne les éléments nourriciers. L’araignée tisse sa toile. Le renard et le loup vont en chasse. Comment l’homme échapperait-il à la loi commune ? Lui aussi doit faire des efforts persévérants pour suffire à ses besoins. Cet effort, inconscient dans la plante, instinctif dans l’animal devient chez l’homme un acte réfléchi et prend le nom de travail. »
Charles Gide, Principes d’économie politique, Livre I-La production, Part.1, Chap.II.1, 1931
« Le capital n’est lui-même qu’un produit du travail et de la nature. »
Charles Gide, Principes d’économie politique, Livre I-La production, Part.1, Chap.III.1, 1931
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