Londres annonce un nouveau plan pour soutenir les banques anglaises.
Le gouvernement anglais a annoncé le 19 janvier la mise en place d’un nouveau plan de soutien aux banques. Ce second plan en quatre mois, s’avère nécessaire pour faire face à une crise financière de très grande ampleur. En effet, la crise financière a contaminé la sphère économique. Les autorités doivent de nouveau agir, afin de restaurer la confiance, soutenir l’économie et stabiliser le système financier.
Le début du communiqué du ministère des Finances résume bien les raisons de cette seconde intervention : « Avec un ralentissement économique mondial qui s’est intensifié dans les deux derniers mois, le gouvernement annonce aujourd’hui un train complet de mesures pour renforcer la stabilité du système financier, accroître la confiance et la capacité à prêter et enfin soutenir la reprise de l’économie ».
Ce deuxième plan fait suite à celui mis en place en octobre 2008. A l’époque, Londres avait injecté 37 milliards de livre (41 milliards d’euros) directement dans les grandes banques britanniques (trois d’entre elles avaient été nationalisées partiellement : Royal Bank of Scotland, Lloyds TSB et HBOS), 250 milliards de livres (275 milliards d’euros) de garanties avaient été alloués pour leurs émissions de dette moyen terme et la Banque d’Angleterre avait proposé 200 milliards de livres (220 milliards d’euros) de refinancement court terme.
Le gouvernement de Gordon Brown entend négocier avec les banques participantes des « accords visant à établir des engagements précis et quantifiés sur les prêts » auxquels les banques « seront liées et qui seront audités de l’extérieur ».
Les grandes lignes de ce nouveau plan de soutien aux banques visent en priorité à « faire disparaître les freins actuels aux prêts » et « offrir un plan de protection du capital et des actifs des banques ». Pour répondre à ces objectifs voici les grandes lignes du plan :
-Extension de la fenêtre d’escompte de la Banque d’Angleterre. Celle-ci passe de 30 jours à 1 année en échange d’intérêts plus élevés de 25bps. Cette mesure permettra aux banques de continuer d’avoir accès à des liquidités long terme sur demande.
-Création d’un système de garantie pour les produits issus de la titrisation (ABS : Asset Backed Securities) à partir du mois d’avril.
-Identification par les banques de leurs actifs les plus risqués qui pourront être garantis par l’Etat anglais. Celui-ci devenant un super assureur des établissements financiers. L’Etat garantirait (si ces actifs venaient à complètement s’effondrer), jusqu’à 90% de la baisse. Ce service s’effectuerait moyennant une commission sur les actifs assurés. Le montant global de cette mesure dépendra du nombre de banque souhaitant s’assurer. Il pourrait potentiellement s’élever à environ 100 milliards de livres (110 milliards d’euros).
-Mise en place d’un fonds spécial dédié à l’achat « d’actifs de haute qualité du secteur privé », c’est-à-dire des billets de trésorerie, des obligations de sociétés…Ce fonds sera doté de 50 milliards de livres (55 milliards d’euros). Cette mesure devrait permettre aux banques de libérer des liquidités.
Alistair Darling, le ministre des finances britannique a estimé à la BBC que la mise en place de ce second plan était « dans l’intérêt le plus large » soulignant que « si le système s’écroule, chacun d’entre nous aura de sérieux problèmes. Cela pourrait abattre l’économie ».
Parallèlement à l’annonce du nouveau plan soutien aux banques, Royal Bank of Scotland, l’une des premières banques du pays estime s’attendre à une perte pouvant atteindre jusqu’à 28 milliards de livres (31 milliards d’euros) sur l’exercice 2008. Le titre qui avait déjà perdu 37% la semaine dernière, a chuté aujourd’hui de prés de 70% avec un point bas à 71.18%.
La banque chiffre en première estimation sa perte annuelle hors éléments exceptionnels à 7 ou 8 milliards de livres (7.8 à 8.9 milliards d’euros) pour l’exercice 2008, plus des éléments exceptionnels (dépréciation d’actifs) pour 15 à 20 milliards de livres (16.6 à 22.2 milliards d’euros) liés à des écarts d’acquisition provenant de l’achat de ABN Amro en 2007.
RBS a aussi annoncé lundi 19/01/09, avoir trouvé un accord avec le Trésor britannique pour convertir les 5 milliards de livres d’actions préférentielles que celui-ci détient, en actions ordinaires. Dans cette opération, l’Etat anglais pourrait voir sa participation dans le capital de RBS passait de 57.9% actuellement à prés de 70%. RBS publiera ses résultats annuels définitifs le 26 février.
FB