« La fonction de l’épargne est de rendre une certaine quantité de travail disponible pour la production de biens d’équipements, tels que maisons, usines, routes, machines etc. Mais si un surplus important de chômeurs est déjà disponible pour des emplois de ce genre, le fait d’épargner aura seulement pour conséquence d’ajouter à ce surplus et donc d’accroître le nombre des chômeurs. En outre, tout homme mis en chômage de cette manière ou pour toute autre raison verra s’amenuiser son pouvoir d’achat et provoquera, à son tour, un chômage accru parmi les travailleurs qui auraient produit ce qu’il n’a plus les moyens d’acheter. Et c’est ainsi que la situation ne cesse d’empirer en un cercle vicieux. »
John Meynard Keynes, Essais sur la monnaie et l’économie, 1923-1931
« Un acte d’épargne individuelle signifie, pour ainsi dire, une décision de ne pas dîner aujourd’hui. Mais il n’implique pas nécessairement une décision de prendre ce dîner ou d’acheter une paire de chaussure une semaine ou une année plus tard, ou de consommer un bien donné à une date donnée. Il déprime donc l’activité économique consistant à préparer le dîner d’aujourd’hui sans stimuler l’activité pourvoyant à quelque acte futur de consommation. Il n’induit pas la substitution d’une demande de consommation future à une demande de consommation présente, il induit une diminution nette de cette demande présente. »
John Meynard Keynes, Essais sur la monnaie et l’économie, 1923-1931
« Un acte d’épargne individuelle signifie – pour ainsi dire – une décision de ne pas dîner aujourd’hui. Mais il n’implique pas nécessairement une décision de commander un dîner ou une paire de chaussure une semaine ou une année plus tard. »
John Meynard Keynes, The Listener, 14 janvier 1931
« C’est dans la mesure où les agents sont prêts à épargner que l’économie peut consacrer des ressources à la formation du capital. »
Paul Samuelson, L’économique, 1948
« L’épargne est une vertu et […] une force poussant à la dépression. »
Roy Harrod, Towards a Dynamic Economics, 1948
« La contradiction générale du capitalisme : la croissance résultant de l’investissement, il faut avantager l’épargne. Or celle-ci est surtout le fait des revenus élevés. »
Alfred Sauvy, Histoire économique de la France entre les deux guerres, 1966
« La vie de l’industrie est, en ce sens précis, une création collective : c’est par rapport à celle-ci qu’on comprend l’accumulation de l’épargne et du travail, ou l’enchaînement d’innovations particulières. »
François Perroux, Le pain et la parole, 1968
« La formation du capital, ou investissement, exige une privation, une abstention de consommation, c’est à dire une épargne. »
Jacques Lecaillon, La politique des revenus : espoir ou illusion ?, 1991
« Il subsiste en France non pas une minorité de laissés pour compte, mais une grande majorité de la population pour laquelle la protection sociale n’est pas un luxe. Le patrimoine, la capacité d’épargne de nombreux ménages ne leur permettent en aucun cas de faire face, par leurs propres ressources, à des situations où ils se trouvent privés de salaires ou de revenu. Ils ne pourraient pas non plus affronter des maladies dont le traitement occasionne des frais importants sans être confrontés à une baisse importante de leur niveau de vie. Ce fait est curieusement presque absent des débats actuels, alors même qu’une perspective historique invite à le considérer comme une donné fondamentale : la faiblesse de l’épargne ouvrière avait été un élément décisif dans l’établissement des régimes de retraite, au XIXè siècle. »
Jullien Duval, Le mythe du « trou de la Sécu », 2007
Voir aussi: les Citations sur l’Argent
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