« Adam Smith n’a pas été, il est vrai, le seul grand économiste anglais de son époque. […] Mais l’esprit d’Adam Smith avait assez d’ampleur pour embrasser tout ce qu’il y avait de meilleur dans les écrits de ses contemporains, français et anglais. Quoiqu’il ait sans aucun doute emprunté beaucoup aux autres, pourtant, plus on le compare à Ceux qui sont venus avant lui et à ceux qui sont venus après, plus la beauté de son génie apparaît grande, sa science étendue et son jugement bien pondéré. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.4, 1890
En parlant d’Adam Smith : « […] il fut le premier à écrire un traité sur la richesse dans tous ses principaux aspects sociaux, il a pour cette raison seule quelque droit d’être regardé comme le fondateur de l’économie politique moderne. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.4, 1890
« Le langage des économistes semble être technique et moins conforme à la réalité que celui de la vie courante. Mais, au vrai, il est plus conforme à la réalité parce qu’il est plus minutieux et qu’il tient mieux compte des différences et des difficultés. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.4, 1890
« La formation d’esprit que donne la vie pratique mène souvent les hommes d’affaires à généraliser trop vite leurs expériences personnelles. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.4, 1890
« L’avantage que l’économie politique possède sur toutes les autres branches de la science sociale semble tenir au fait qu’elle s’occupe surtout de désirs, aspirations et autres affections de la nature humaine, qui se manifestent au dehors, comme mobiles d’action, dans des conditions telles que leur force ou leur quantité peuvent être mesurées avec quelque exactitude, et qui, par suite, se prêtent particulièrement à être étudiés par des procédés scientifiques.»
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.5, 1890
« Lorsque nous disons qu’un désir est mesuré par l’action dont il est le mobile, on ne doit pas croire que nous admettions que toute action soit réfléchie et le résultat d’un calcul. En cela, comme toujours, l’économique prend l’homme exactement comme il se présente dans la vie ordinaire ; or, dans la vie ordinaire, les gens ne pèsent pas à l’avance les résultats de chaque action, qu’elle soit inspirée par les instincts nobles, ou par les instincts bas, de leur nature. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.5, 1890
« L’argent n’est qu’un moyen pour arriver à certaines fins ; si ces fins sont nobles, le désir qu’on a de le posséder ne saurait être bas. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.5, 1890
« La tâche de l’économique, comme de presque toute science, est de rassembler des faits, de les grouper, de les interpréter et d’en tirer des conclusions. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.6, 1890
« Il faut ainsi toujours se rappeler que si l’observation ou l’histoire peuvent nous dire que tel fait s’est produit en même temps qu’un autre, ou après lui, elles ne sauraient nous dire si le premier était la cause du second. Seule, l’aide de la raison opérant sur les faits, peut le faire. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.6, 1890
« Les facultés intellectuelles, tout comme l’habileté de main, disparaissent avec ceux qui les possèdent ; mais les progrès que chaque génération fait faire aux machines Industrielles, ou aux procédés de recherche scientifique, se transmettent à la génération suivante. Il peut ne pas y avoir, à l’heure actuelle, de sculpteurs plus habiles que ceux qui travaillaient au Parthénon, ni de penseur mieux doué par la nature qu’Aristote ; mais les instruments de la pensée s’ajoutent les uns aux autres, comme le font ceux de la production matérielle. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.6, 1890
« L’économiste doit être avide de faits; mais les faits par eux-mêmes n’apprennent rien. L’histoire nous fait connaître des séquences et des coïncidences; la raison seule peut les interpréter et en tirer des leçons. »
Alfred Marshall, Principes d’économie politique, Livre I, chap.7, 1890
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